Cette année là Freddy décida des vacances.
"Nous irons à Paris!"
_ Bah!
_ Vous irez voir la tour Eiffel.
Amis et famille vantant cette chance.
_Faire la queue pour un tas de ferraille, trop peu pour moi. (Pardon mr Eiffel)
Tout le monde a poussé des hauts cris devant ce blasphème.
_ Tu pourras aller voir la Joconde, toi qui aimes les tableaux...
_Et son sourire crispé? (Pardon Mr De vinci)
Enfin, cela me rendait de mauvaise humeur et je lançais des mots de mauvaise foi. Puis les jours passant, j'ai fini par admettre que ce serait de bonnes vacances si au lieu de partir à la découverte, on préparait le choix des lieux où passer la journée et qui satisferaient chacun de nous deux.
Et en premier, le choix de la location...
Ce sera Montmartre.
Je crois que cette arrivée à Montmartre restera dans ma mémoire à jamais. Sortant de la station Abbesses en trainant nos valises, j'admire sa magnifique marquise, un groupe de jazz anime la place et le soleil essaie de l'inonder à travers les arbres . C'est trop charmant...
L'appart nous comble. A deux pas du Sacré Coeur, il est trop bien situé.

Oups, j'avoue que j'ai été d'une terrible curiosité car dans ma rue  trop large et si tranquille, il n'y a rien à voir si ce n'est les jardins. Ici, c'est tout autre chose, j'avais une vue imprenable sur le bâtiment en face et certains soirs je regardais les habitants dans leur quotidien... une affreuse curieuse.
_tu as vu? C'est son mari qui se lève et sert à table.
_ça veut dire quoi?
_heu, rien!
Heureusement que notre emploi du temps était bien établi, alors en route...

Ben, ce n'est pas ce qu'on montre à la télé. On ne se bousculait pas dans les bouches du métro.

Alors la voila, celle qui fait rêver le monde entier. C'est vrai que c'est assez impressionnant.

Mais j'ai préféré le paysage qu'elle offrait à ses pieds.

(à suivre)

Vite, une autre page avant que maman  reprenne sa place.
Ce 25 Février 2012 le soleil est au rendez-vous et c'est toute heureuse que je bondis dans la voiture.
"Chic! on part se balader."
Toute contente, je m'installe sur maman qui râle à cause de mes poils que je lui laisse sur les vêtements mais qu'importe, j'ai jamais eu l'intention  de quitter la place. Je trouve le trajet long cette fois ci, pourtant on va ni à Bayonne chez tonton, ni à Toulouse chez Mamy ou Tom car ils ont pas pris de bagages.
Enfin, voici qu'on arrive dans un endroit où je ne vois que des champs et une grande ferme.Tout le monde descend et là...horreur! malheur... suis-je aux portes de l'enfer quand je vois arriver au ralenti 2 chats au visage en triangle, sans un poil sur le corps(plus tard  j'apprendrai que ce sont des chats égyptiens)...2 chats à vous faire peur puis derrière une cloture des énormes chiens à tête de taureau qui m'aboient dessus (dogues de Bordeaux)...c'est trop pour moi et voilà que je prends mes jambes à mon cou...je veux dire "mes pattes" à mon cou et tout le monde à courir après moi.
Je ne sais où je serais allée, il n'y avait rien pour me cacher alors papa va me prendre dans ses bras et me garder contre lui et on va rentrer dans la ferme et c'est là que je vais découvrir le but de la visite...

 Dans un enclos adapté à leur taille, des bébés cockers sont en attente de leurs futurs parents et un, disons une, est destinée à papa et maman.
Ils vont m'imposer une soeur.
Au retour, je me mets sur la place arrière, veux plus aller devant même si pour la 1ère fois maman me demande de venir sur elle.

Elle a pris MA place, MON coussin...c'est trop! Je vais faire une déprime. Oui, oui, une déprime. Tout le monde s'en rend compte, les amis, la famille si bien que via chez le véto. Au lieu d'alarmer papa et maman voilà qu'il les rassure.
" Du moment qu'elle mange, ça va lui passer."
Pffff! il aurait pu dramatiser pour qu'on se débarrasse de l'autre.

Hé,hé! maman sera obligé d'ajouter un plaid de plus parce que elle aussi va marquer ses "territoires".
Alors je vais apprendre que nous avons un an d'écart à quelques jours près. Elle est née le jour de Noël et maman va l'appeler "Tess" parce que elle est fan des films de Polanski et que Nastassja Kinski était trop belle dans le rôle de "Tess".
Je vais finir par l'accepter parce qu'elle aime jouer, qu'elle aime courir et surtout parce qu'elle va comprendre que c'est MOI la chef, c'est MOI qui commande donc quand papa et maman sont à table, elle se tient derrière moi, quand je suis sur le canapé sur papa, je grogne et elle ne s'approche pas et c'est ainsi, elle accepte sans mot dire alors ma foi, j'ai fini par m'attacher à elle.

Daisy, c'est mon prénom, choix de maman qui aime bien les prénoms anglais...je ne sais si c'est pour lui rappeler la fleur des champs ou la Daisy de Donald Duck de son enfance. Qu'importe puisqu'il me faut le porter.
J'aurai 4 ans en décembre et c'est à 2 mois que je suis arrivée chez pap et mam, quittant mon frère , mes soeurs et une ferme où  j'étais bien heureuse. Ah, j'ai bien pleuré , espérant qu'on me ramène...3 jours je leur ai versé mon chagrin et même que maman, la nuit , elle allait sur le canapé pour que papa puisse dormir, elle me berçait et on finissait par s'endormir toutes les deux à bout de force.

On ne s'en rend pas compte mais je pleure là, c'est mon 1er jour.

Mais après cette  petite adaptation, j'ai pris vite des repères et surtout  j'ai affirmé  mes "territoires"

Alors là, il faut que je raconte. Vous voyez la bouche  en haut sous la fenêtre...Et bien, ce jour, maman et papa étaient au travail et  c'était la 1ère fois qu'on me laissait toute seule après 4 jours en leur compagnie. J'ai paniqué dans cette cuisine où j'étais enfermée, alors j'ai cherché une sortie, j'ai réussi à ouvrir la porte sous l'évier et là j'ai vue cette bouche que du papier journal obstruait. Je l'ai poussé et...je suis tombée.
Maman en revenant du travail  a vu de suite  le trou au grand jour et elle m'appelait, appelait et moi je pleurais  pour lui dire que j'étais là.
Et c'est en ouvrant le garage qu'elle m'a vue car si j'avais pu rentrer par la chatière, après j'ai pas su en ressortir.
Dans ses bras je me suis consolée pendant qu'elle tatait tous mes membres.
Inutile de dire que la cuisine, après ça, a été condamnée pour moi.

Moi, je trouve que les humains, ils ont parfois des drôles d'idées qui ne font rire qu'eux. Dur, dur d'être un animal.

Mais les humains ont des points faibles . Je sais les attendrir pour  obtenir ce que je veux...surtout à table même si maman me prépare de bons petits plats. Ils disent toujours  "non" mais je sais qu'ils cèderont .
Après, c'est sûr que lorsqu'on va chez le véto, maman , elle a toujours peur qu'il me trouve trop grosse et qu'il la rappelle à l'ordre...
Je crois qu'il a fini par admettre que c'est peine perdue dans cette famille , vu toutes les autres qui m'ont précédée.

Je termine cette page de mon journal avec cette photo où j'ai 14 mois et je découvrais la neige pour la 1ère fois. Quel bonheur ce tapis blanc sous mes pattes! Je ne sais plus combien de fois j'ai fait le tour de la maison en courant.