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Poul-Fetan
En 1996, je découvrais la Bretagne et dés le 1er jour j'ai tenu un livre de bord, courant les offices de tourisme, récupérant détails et découpant les imagettes pour alimenter mes textes...internet était encore loin pour moi , quand aux photos, nous nous servions d'appareils photos jetables.
Ma lecture de Josette Boudou ne pouvait que me transporter dans cette visite de ce village musée de Bretagne que nous avions visité cette année 1996 et je vais ici reprendre ce journal de bord dont j'avais relevé un max de détails avant que la mémoire me fasse défaut:
" Au bout d'une petite route sinueuse entre les bois, après le village de Quistinic, nous avons découvert, isolées du monde, des chaumières entièrement restaurées. Ce village date du XVIème siècle et se situe sur le haut d'un vallon encaissé, dominant la vallée du Blavet. Il trouve son origine dans la présence d'une source.
Un lavoir, "poul" en breton, et cette source "Fetan", ont donné leurs noms à ce site. Des herbiers, des chataîgneraies sur 9 hectares témoignent du souci immémorial de l'homme à tirer parti de cet endroit privilégié.Nous avons pu voir l'atelier du potier, la fabrication du beurre, de la bouillie de millet, la fabrication du pain cuit dans un four à bois. Un village qui se suffisait à lui même avec les pommiers et les cultures de chanvre, millet, blé noir. Le blé noir élément traditionnel de la gastronomie bretonne, l'élevage de la vache "pie noire" qui est une race de petite taille, de chèvre et bien sûr de poules.
Dans une chaumière, nous avons découvert leur installation, chaque meuble étant un meuble coffre, siège, table, lit armoire. Le lit armoire n'étant pas très long (maximum 1, 80m), les bretons dormant en position foetal par superstition.Il n'y a qu'une pièce unique. Le grenier servant au séchage des céréales pouvait aussi servir de dortoir car ces familles étaient grandes (famille de 7 ou 8 enfants avec parents et grands-parents). La table familliale est devant la fenêtre, le père en mangeant pouvait surveiller son troupeau. Son fils aîné est placé devant lui et sa fille aînée est à sa gauche, sa femme reste debout. Cette dernière devait emmener en dot, les draps.Le lavage des draps n'ayant lieu que 2 fois par an, plus on en avait et plus la famille était considérée socialement. Ces draps étant de chanvre, ils pouvaient faire plusieurs générations.
Quand à l'habillement, si au départ il était de couleurs (car les bretons aimaient faire la fête) , il est devenu noir.
Les hommes qui avaient les cheveux longs (signe de virilité) et les culottes bouffantes, coupèrent leurs cheveux et portèrent des pantalons. Le noir fut exigé par le clergé qui estimait que les couleurs étaient signe de dépravation. La langue bretonne leur fut même interdite..."Oups! les années ont passé car Tom aujourd'hui a 27ans.
Des sonneurs étaient intallés près du lavoir.
Nous reviendrons dans ce village l'année suivante avec mon fils aîné.
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Commentaires
2pontdevie-pivoineJeudi 28 Août 2014 à 15:49En Auvergne aussi tout le monde était habillé de noir, je pense pour diverses raisons : on portait toujours le deuil très longtemps pour tous les membres de la famille et de la belle famille, du coup, on était toujours en deuil de quelqu'un. On travaillait aux champs, on se salissait, le noir c'est moins salissant, tout comme le marron que les hommes portaient en pantalons. Et puis, sur le noir, la saleté se voit moins, imagine les cols blancs dans quel état ils auraient été ! Et puis c'était aussi une forme d'égalité revendiquée par le clergé. L'uniforme en sorte. Tous mes grands parents ont toujours porté du noir.
Merci pour ce récit, j'ai appris que les Bretons dormaient en position foetale autrefois, tout comme les rois autrefois dormaient assis dans leurs lits, c'est la raison pour laquelle, dans les châteaux, on voit souvent des lits courts ! ca c'est pour l'anecdote !
La lessive des draps deux fois par an ? Ben dis donc fallait un sacré trousseau et je me demande, quand on lavait, l'odeur qui devait se dégager ! Vive la mère Denis !
Gros bisous d'aujourd'hui, tout propres !
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Bonjour Geno, toujours attrayant de venir lire ces textes si bien décrits, amitiés
Mary