• C'était en septembre, c'était son usine...

    J'aurais pu faire ce texte le 21 mais j'ai l'impression ainsi  en le créant ce 3 septembre,de me dire que 14 ans plus tôt elle était encore là.
     AZF  à Toulouse est restée l'ONIA pour  tous dans cette ville. Cette usine qui voyait se succéder de père en fils sa main d'oeuvre. Mon grand-père paternel en faisait partie. Ah, il l'aimait son usine! Il en était fier et quelque part, je suis soulagée qu'il soit parti avant... avant ce triste drame. Cela aurait été un grand chagrin pour lui car bien des employés, bien des anciens de cette usine n'ont pu se remettre de ce choc tout comme les toulousains .

    C'était en septembre, c'était son usine...

    Le voici ici dans un des ateliers de l'ONIA, le petit bonhomme au milieu avec son éternelle casquette. Il y faisait les 3 huit. Je ne l'ai jamais entendu se plaindre de ses conditions de travail. Il semble même (lui ne me l'a jamais dit) que lorsqu'il était de nuit c'était plutôt très cool au travail avec ses collègues, emmenant saucisson et bon vin d'après une tierce personne...

    C'était en septembre, c'était son usine...

    Derrière la photo j'ai vu écrit "payé". Il semble qu'elle était donc payante cette vue. Il va y rester 30 ans dans cette usine mais ce ne fut pas la seule. Un jour qu'on était sorti en promenade , il me montrera l'usine Job, une autre grande usine aujourd'hui disparue elle aussi, et me dira qu'il y avait travaillé. Tout ça fait une carrière bien longue mais c'était ainsi à cette époque. Dès son certificat d'études mon grand père était parti travailler.

    C'était en septembre, c'était son usine...

     

    Bien sûr qu'il a eu sa médaille du travail. 5 ans après il allait prendre sa retraite à 65 ans . Il n'a peut-être pas eu un poste élevé mais je sais que sa retraite était plus que correcte . 

    C'était en septembre, c'était son usine...

    Et le 21 septembre 2001 a mis fin à ce passé. Je  pensais la voir vivre encore pour bien longtemps  cette usine. Tellement habituée à la voir que jamais je ne l'ai prise en photo. Cette cassette est sortie au bénéfice des victimes . Je ne l'ai regardée que 2 fois...

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  • Commentaires

    1
    Lundi 7 Septembre 2015 à 12:29

    Ce fut un drame et tout le monde s'en souvient.

    Les gens de l'époque de ton grand père ne se plaignaient jamais de leurs conditions de travail contrairement à maintenant où on devrait dérouler le tapis rouge et mettre des coussins de velours sous les fesses des travailleurs.

    Mon père a débuté à Paris en tant que charbonnier et jamais je ne l'ai entendu se plaindre de la dureté de son travail.

    Belle semaine et gros bisous encore plein de soleil.

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    2
    Dimanche 20 Septembre 2015 à 21:05

    Eh oui catastrophe, comme dans beaucoup de régions, les usines ferment, mon mari faisait les postes, 7 matin de 4h à 13h, 7 après midi de 12h à 21h, 7 nuits de 20h à 5h du matin, avec deux jours de repos, pas de dimanche, pas de fêtes, à part de temps à autre,  ce n'est pas pour ça que sa retraite est plus " grosse " qu'une autre, 46 ans de cotisations, et encore il était assimilé cadre, enfin, bisous Geno, bonne semaine.

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