-
Si Freddy possède sa pièce, j'ai moi aussi la mienne. Cette maison le permettait. Dans l'ancienne habitation nous avions conservé les deux chambres des enfants où rien n'avait bougé: leurs livres, joujoux, bibelots, tout était resté en place. En déménageant nous avons décidé d'avoir une chambre d'amis et d'y regrouper quelques souvenirs des enfants pour qu'ils y retrouvent un peu de leur univers. Pour le reste, tout est parti au grenier, rangés dans des cartons, étiquetés , les souvenirs attendent le jour où ces petits d'homme auront la nostalgie de ces jours passés... car si ils n'ont rien voulu emporter, il n'ous a été exigé de ne rien se débarrasser ou de donner.
Mais je m'éloigne.
Donc, j'ai pu me créer cette pièce bien personnelle qui me sert un peu à tout , le scrap, le point compté, lecture, courrier. C'est une pièce où j'aime m'y installer lorsque je suis seule à la maison.Ici mon coin bureau. Bureau qui vient du "Bon Coin", la chaise qui vient de chez Emmaüs. Les dessins qui représentent Brel et Brassens viennent de l'école des Beaux Arts de Toulouse, datant l'un de 1982 et l'autre de 1987. Trop contente de pouvoir enfin les exposer.
En face, le petit canapé qui se déplie pour avoir un autre couchage quand tous les gosses sont là. Il est d'occase lui aussi mais en super état. Le lustre est mon tout dernier achat, j'ai eu le coup de coeur en le voyant chez Ikéa lors de notre séjour à Toulouse cet été. Il est en tissu, c'est peut-être un hic pour le nettoyer...on verra plus tard...
J'adore les moulures et la gorge du plafond dans cette pièce.,Au mur travaux de scrap, mon pêle-mêle
Une reproduction d'Elisabeth Vigée Le Brun, représentant une jeune fille de 16 ans.
Mon grand père paternel lors de sa communion.
Les petits rangements ont été repeints en blanc délavé. Pour la lampe, le pied a été lui aussi repeint de façon délavé et son chapeau je lui ai ajouté les galons et une fleur.
1 commentaire -
La petite fille qui a passé la porte cochère pour se rendre à son école à l'angle de sa rue sautille sur les pavés en ayant soin que ses petits pieds ne débordent pas sur chacun d'eux: "ne-pas-mar-cher-sur-les-traits!" se dit-elle dans ses sautillements. Un toc qu'elle a pris et qui lui fait penser que si elle déroge à cette règle imposée, quelque malheur pouvait se produire. Un toc qui partira avec l'âge...quand l'âge aura fait disparaître fées, ogre et grand méchant loup.
Mr. Maurin est devant son épicerie et comme chaque matin il balaie le devant de sa boutique...(Devant l'épicerie de mr. Maurin,1995)
" Bonjour petite!"
Mr. Maurin porte une grande blouse. Est-elle bleu marine ou noire? Difficile à dire tant les souvenirs anciens remontent en noir et blanc pour je ne sais quelle raison.
La petite fille fait toujours les courses du jour chez lui, seul épicier dans cette rue Bouteille. Un jour, le filet de provisions à la main, une drôle d'idée lui est passée par la tête... et si pour aller chez lui elle marchait à reculons? Bien mal lui en prit car elle n'avait pas vu la fin du trottoir et fera une belle chute. Mr. Maurin était sorti de la boutique sûrement aux cris de la petite.
_ Tu t'es fait mal?
Cramoisie, honteuse, elle avait préféré nier le contraire.
Elle aimait sa petite rue et son univers qui ne bougeait pas. Elle aimait beaucoup s'arrêter devant cet atelier dont la façade était semblable à celle de mr. Maurin...elle appuyait presque son nez sur la vitre opaque d'être si sale, si poussiéreuse pour regarder les ouvriers travailler à elle ne savait quoi, mais surtout elle aimait lire ce poème qui y était collé. " La prière du chien" était son titre.
Et la petite fille restait bien pensive à chaque fois.
"Alors les chiens aussi doivent faire leur prière?" Pourtant elle ne les voyait pas le dimanche à l'église. Elle était restée avec cette interrogation, n'ayant jamais demandé des explications et se forgeant elle même parfois ses réponses.
Cette petite rue était une ville à elle toute seule, avec sa crémière où on lui prenait le lait frais et les oeufs, sa boulangère et "les petits vieux" comme on les appelait qui eux, vendaient les journaux dans une minuscule boutique où revues, livres, papiers étaient épars sur le sol faute d'étagères suffisantes.
On n'avait pas grand chose de plus à demander car derrière notre rue, les halles de la Martinière fournissaient le reste du quotidien et pour des achats plus importants et occasionnels il y avait le Grand Bazar qui émerveillait la petite fille au moment de Noël de tant de joujous.(devant la boulangerie de la rue Bouteille en 1995 avec les gones)
(la même boulangerie en 2010)
1 commentaire -
Escalier de mon enfance, j'ai tant de fois monté et descendu tes marches! Qu'as-tu fait de mes pages d'histoire? Je te voulais musée et gardien de mon enfance, voilà queje passais devant toi sans te reconnaître tant tu me paraissais petit et pourtant c'est bien toi qui nous menais au jardin de la Croix-Rousse...
(Montée des carmélites, 2010)
Escaliers aux secrets qui vous mènent à leur gré, véritables labyrinthes que seul, un monde parallèle en est l'initié...
(Traboule de la Croix-Rouuse, 2010)
Escaliers cachés au fond de quelques immeubles qui s'envolent entrelacés d'arabesques vers de nouvelles histoires...
(dans mon ancien quartier,2010)
Les marches du temps ont fait leur halte, attendant qu'un de ces petits d'homme enfin revienne... Mais comme elles ont été rapides à gravir ces marches!, tellement rapides! Il y eu un temps où trois petits d'homme n'en voyaient pas la fin pour arriver jusqu'au jardin ...
(jardin des Chartreux,1995)
Et puis, et puis, tous ces escaliers qui se cachent au fond de ruelles anonymes, dissimulant leur sommet, vous murmurant que peut-être leurs dernières marchent mènent aux portes du ciel...
(Ruelle Punaise dans le vieux Lyon 2010)
1 commentaire