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Par Geno756 le 28 Février 2015 à 00:15
Du grenier j'ai descendu une grosse boîte remplie d'anciens courriers. une envie de relire certaines lettres, d'y retrouver des camarades de classe dont je n'ai plus de nouvelles aujourd'hui.
Et voici que j'y retrouve celles de mes grands-parents paternels dans ce début des années 70. Du courrier qu'ils écrivaient lorsqu'ils se rendaient à Najac en été. Ils louaient un appartement dans la maison de leur propriétaire.
J'aimais beaucoup m'y rendre tant ce village avait du charme et au plus loin que je me souvienne, adolescente, nous étions partis avec mon père en mobylette les rejoindre pour un court séjour. Un trajet de plus de 100kms avec une halte à Cordes sur Ciel .
Lorsque je me suis mariée, plus question que ma grand- mère prenne le train, on l'y conduisait en voiture...pour mon grand-père, lui, il refusait, il partait avec sa mobylette. Il faut le comprendre, il aimait parcourir la région à la recherche d'un nouveau coin de pêche.J'y ai retrouvé les jolies cartes postales sur ce beau village classé de l'Aveyron qu'ils m'envoyaient.
Amusant, dans les enveloppes, chacun m'écrivait séparément: mon grand-père sur la carte et ma grand-mère, sur une feuille libre.
J'ai marqué la maison où se trouvait leur appartement. Je me souviens qu'en me penchant à la fenêtre, je pouvais voir le château.
" bien chers enfants, je viens de recevoir de vos nouvelles qui m'ont bien fait plaisir et maintenant je suis rassurée. Dimanche dernier, on a eu la fête et lundi après-midi, il y a eu de la fouace, c'est un gâteau, tu sais , comme du pain et cela m'a fait passer l'après midi. Je me suis promenée et dimanche je suis allée chez mes cousines à Villefranche de Rouergue. Pour mon pied, ça va beaucoup mieux car tu peux croire que depuis le 1er avril , je ne fais que le mettre au bain de sel, il me manque plus que le mettre en conserve (...) Mamy
Je prends la suite de Mamy. En ce moment je suis dedans car depuis avant-hier, j'ai pris froid et un peu de fièvre mais avec cachets et tisanes ça va bien mieux et demain, je reprends la pêche. Vous savez, lundi dernier après le moulin de Montarry, j'ai pris une belle truite d'une livre et quelques goujons, c'est dommage que vous soyez restés très peu auprès de nous. Comme vous l'a dit Mamy, Najac était en fête 3 jours et le lundi il y a eu l'arrivée de la fouace, un gros gâteau sur un chariot décoré et en musique. Le gâteau a été distribué dans la halle et puis avec un bon verre de vin blanc, et puis bal avec orchestre musette, sauf samedi et dimanche, un orchestre pour les jeunes (...) Adrien
Mon grand-père signait toujours de son prénom. J'ai relu tout ça avec sourire et émotion. Des gens simples avec un coeur bien gros.
Leurs lettres étaient plus longues , j'ai préféré laissé le début qui relate leur petite vie à Najac. C'était leurs vacances...A cette époque, je pensais plutôt à faire des photos de famille qu'à photographier le paysage. Mais ces photos sont prises à Najac. Iici mes grands-parents.
Oups! j'étais bien jeunette et mon grand-père avait son éternel mégot aux lèvres. Cigarettes qu'il se roulait.
Et là, avec un bébé en route. Unique photo où l'on voit le château. J'ai du les mettre en noir et blanc car les couleurs ont virées au roux Normal, elles ont plus de 40 ans.
"Suis en promenade avec ma mobylette à Cajarc car depuis samedi nous sommes à Villefranche de Rouergue et repartons demain jeudi pour Najac Nous avons beau temps , espérant qu'il en est de même à Toulouse. Je suis allé à la pêche dans les gorges de l'Aveyron, mais pas grand chose, une truite et quelques goujons truites. Mamy va bien mieux de son pied. Elle se joint à moi pour vous embrasser de tout coeur..."
En écrivant ces lignes, d'autres scènes remontaient à la surface... que du bonheur !
Je suis trop heureuse d'avoir conservé tout cela.
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Par Geno756 le 19 Février 2015 à 23:57
"On va voir les trains."
Comme les petits d'homme aimaient ce moment là! Voir les trains ça voulait dire que bientôt, même très vite, ils allaient partir en vacances. A la gare de Lyon-Perrache, ils regardaient avec envie les trains partir sur le quai. Tous pareils à leurs yeux, ils attendaient le moment où la parole magique leur en désignait un...
_ C'est celui là que nous allons prendre.
Plus de doute, si jamais il y en avait un, ils allaient partir en vacances.
Et puis le jour rêvé est arrivé. Les 3 petits d'hommes avec papa, maman s'installèrent dans le wagon.
Est-ce que le voyage était long? Sûrement car l'aînée après avoir vu défiler des paysages sans nom pour sa mémoire, s'était focalisée sur le wagon et surtout sur la manette au dessus d'elle. Combien de fois avait-elle été tentée de tirer dessus ... pour voir...si vraiment le train s'arrêterait.
La promiscuité des parents , était à elle seule, le frein au geste.
Souvenir, souvenir, il reste ces gares où un haut-parleur annonçait des entrées : Orange, Avignon, Marseille...Cette année là, ce fut Port de Bouc. 1ère tente de camping que les parents avaient louée. Le terrain pour eux tout entier...c'était le temps du camping sauvage dont les petits d'homme n'y voyaitent que la liberté. Pourtant une nuit, l'aînée s'était réveillée et avait vu ses parents tenir la tente. Le Mistral faisait des siennes et voulait enlever ces intrus de son royaume...
Une fontaine près de l'Oasis, bar de plage, servait pour les besoins culinaires et la toilette. Il y avait, quand c'était trop loin, une grosse gourde que les parents remplissaient.Trop loin de sa mémoire cette photo où l'aînée avait pris la pose mais elle se souvient que les propriétaires de ce bar de plage, leur avait demandé de déplacer la tente et la mettre le long d'un de leur mur pour s'abriter du vent tant ils s'étaient inquiétés pour cette famille.
Ils sont allés visiter le phare de l'Espiguette. Une longue promenade de 7 kms à pieds.
Phare de l'Espiguette, sur les dunes. Les petits d'homme n'ont montré aucun signe de fatigue
D'autres vacances, d'autres lieux...Aigues-Mortes.
Aigues -Mortes
Marseille, la petite soeur sur le vieux port
La grande soeur et le petit frère...
Vacances simples où c'était baignades, promenades, la vie au grand air avant de retrouver le deux pièces à Lyon. Alors comment ne pas être heureux de ce que la vie offrait aux petits d'homme?
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Par Geno756 le 7 Février 2015 à 23:56
Elle était bien jolie la jeune fille à la fin de ce XIXème siècle.Tendre rameau parmi toutes ces branches, elle ne se doutait pas encore qu'elle fuirait l'arbre séculier et créer son propre arbre.
Son regard mélancolique à l'aube de ses 20 ansl'emporte déjà vers d'autres horizons...dans peu de mois, elle sera mariée. Qui sait à quoi elle pensait, à quoi elle rêvait...
Ce mariage qui le voulait vraiment?Le mariage va se faire à la naissance du 20ème siècle...c'est l'année 1900. Inutile de chercher une photo de mariage car la jeune femme va devenir une paria...
Un autre homme est entré dans sa vie toute tracée et avec lui, elle finira ses jours.
Quittant le foyer conjugal, quittant toute la famille, abandonnant ce qui lui avait été inculqué. Comme cela n'a pas du être facile quand le poids des traditions, de l'éducation sont si énormes en ce temps là!
Paria, elle sera , il est marié lui aussi mais qu'importe , elle a quitté l'arbre et plantera le sien...Elle a fait son arbre, des rameaux ont poussé...et aujourd'hui je suis là...
Car la douce Louise, c'était son prénom, est mon arrière grand mère...
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