• Comme chaque dimanche les 3 petits d'homme se rendent à la messe. Depuis peu de temps ils étaient inscrits au catéchisme. Une période qui ne durera pas dans cette banlieue de Toulouse puisqu'ils déménageront dans un peu plus d'un an. Pour l'instant la famille a un appartement de fonction sur le site d'une messagerie routière . Ils longent cette route d'Albi, le chemin est facile même si le trajet bien droit est un peu long. De belles villas anciennes dont certaines ressemblent à de petits châteaux longent la route. L'aînée, toujours marque un arrêt devant l'une d'elle, elle porte le nom de villa Clara...Clara ,ce prénom qui la renvoie chaque fois à Lyon et  lui rappelle sa meilleure amie qui habitait dans sa rue...
    Elle a une allure romantique cette villa et son jardin lui ressemble. Des maisons plus modestes aussi sont sur ce trajet, la plupart sont des Toulousaines, maisons typiques de la région.
    Les petits d'homme sont toujours contents d'aller à la messe, ils y retrouvent leur bon curé qui n'hésite pas avant de commencer l'office et avec son micro à vouloir les enfants sur les bancs de devant l'autel. Toujours intimidant de passer devant les fidèles avec les yeux braqués sur vous. Mais avant d'entrer dans l'église, les enfants ont un rituel. Maman leur a donné les sous pour la quête et là, dans un petit coin, ils vont faire un partage. L'aînée divise en 3 la somme de piécettes...
    Non, non, non, ce n'est pas pour garder chacun les sous. Les 3 parts correspondent à des dépenses différentes. Il y a bien sûr pour la messe mais aussi pour le pauvre monsieur sous le porche qui tend sa casquette et enfin, enfin la troisième part est prévue pour la boulangerie pâtisserie qui fait angle et qui vend des bonbons à 1 centime. Jamais l'aînée n'aurait pu acheter des bonbons sans donner  au pauvre devant l'église. Quelque part elle se sentait moins fautive d'utiliser ainsi les sous pour la messe.
     Aujourd'hui la boulangerie a disparu mais l'église est restée, ravivant ainsi ce souvenir. La villa Clara a elle aussi disparu du paysage, peut être dissimulée par des arbres devenus immenses. Je ne veux pas croire qu'elle a été détruite comme l’appartement où nous vivions...

    Enfance

    L'église de mon enfance à Croix Daurade(photo remaniée)

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  • Si ce n'était pas l'autre soir  où j'ai pu les revoir, ce souvenir  avait disparu de ma tête.
    Il  y a quelques années, dans l'ancienne maison je me préparais à faire ma vaisselle. Sûrement une journée qui avait été bien ensoleillée et j'avais ouvert les fenêtres et levé le volet roulant. Mon évier était sous la fenêtre et comme d'hab j'avais rempli le bac d'eau chaude et mis ma vaisselle à tremper. Je n'avais pas encore de lave vaisselle. Puis au bout d'un moment me voici de retour pour tout laver.
    En trempant mes mains dans le bac c'est  alors que j'ai entendu ce cri humain. Un cri humain suivi par le mien qui aurait pu faire trembler les murs car Freddy  n'avait jamais gravi les escaliers aussi vite pensant à quelque malheur. Je me suis vue dans un film d'horreur, ce cri était toujours là. Je n'entendais pas des voix, c'était bien réel et morte de peur, dans ma tête défilaient des tas de pensées... les brouches...c'est peut-être pas une légende ici. Pi la maison qui  n'est pas de 1ère jeunesse, elle a peut-être ses âmes en perdition ici. Bref, des tas de pensées sans aucun sens me traversaient l'esprit alors que je m'étais réfugiée au fond de la cuisine avec Tom, mon beau fils alors petiot.
    Courageux Freddy, il est allé  mettre ses mains dans le bac maudit où  toujours les cris se faisaient entendre qui me faisaient hérisser les cheveux. et là, voilà qu'il nous crie "vite, une serviette, il ne faut pas qu'elle voit la lumière, c'est une chauve-souris!" . Du moins c'est une phrase dans ce genre car vite fait je lui ai donné une serviette de bain. Et là, pauvrine, nous l'avons entendue gémir et Freddy la sentait tremblante. Pendant un petit moment, il l'a caressée, essuyée doucement. Du coup nous étions tous les 3 autour d'elle, la plaignant et souhaitant de tout coeur qu'elle ne meure pas. Elle n'a pas cherché à mordre puis les gémissements ont cessé et lorsqu'enfin elle s'est calmée, en procession nous sommes allés dans le jardin et Freddy l'a déposée dans la haie, dans un endroit hors d'atteinte des chats.
    Le lendemain matin, elle n'y était plus... on a gardé l'espoir qu'elle avait pu s'envoler...

    Une visite inattendue...

    (photo de 2006, mon ancienne cuisine)

    Depuis ce jour je n'ai jamais plus rempli le bac pour faire la vaisselle...

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  • Hier, ce lundi férié m'a renvoyée vers un autre lundi de Pentecôte. Bien des années en arrière dans un petit village de la Haute Garonne. 
    Chaque année il devait sûrement doubler sa population avec sa célèbre fête du pré de la Fadaise.
    En voici d'abord la légende: L'origine de cette fête remonte à l'an 1211 durant la Croisade des Albigeois, lorsque les armées de Simon de Montfort assiégeaient Lavaur. La légende veut que les jeunes gens du Bourg aient délivré le fils unique d'une riche veuve, capturé lors des combats. Celle-ci, reconnaissante, aurait offert à la jeunesse du village une fête équestre dans un pré lui appartenant. Afin que ce souvenir reste impérissable, elle voulut que la fête soit célébrée à perpétuité le lundi de Pentecôte. (Source: prédelafadaise.com)

     

    Mais pour nous, jeuniots que nous étions, c'était une toute autre occasion. Ce jour là, dans ce grand pré, un jeune garçon venait chercher une jeune fille...souvent accompagnée de ses parents qui avaient l'oeil sur leur progéniture .  Il la portait et en courant allait à l'autre bout du champ pour la déposer et ensuite ils se donnaient un baiser chaste (en principe) puis le jeune homme et la jeune fille revenaient et ça recommençait avec d'autres. 
    Des fous rires nous  prenaient quand on en voyait certains , arriver au bout, le visage cramoisi qui vous lâchaient comme un sac de patates ou pire qui s'écroulaient sur vous de faire tant d'aller et retour. 
    J'ai vécu cette fête 2 fois  et c'était trop, trop sympathique. Nous nous installions sur l'herbe avec un repas froid en attendant le coup d'envoi.

    Pentecôte, un 3 juin 1974

    Ma jupe gitane datait de l'année avant mais j'en étais trop fan pour la mettre aux oubliettes. Ce jour là, un photographe  s'était placé à l'entrée du village, bien contente car à cette époque, rare le jeune qui avait un appareil photo. D'ailleurs on n'y pensait même pas. Le mange-disque dans la voiture  qui n'avait pas d'auto-radio était notre seul luxe...

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