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Par Geno756 le 19 Septembre 2014 à 23:56
Escalier de mon enfance, j'ai tant de fois monté et descendu tes marches! Qu'as-tu fait de mes pages d'histoire? Je te voulais musée et gardien de mon enfance, voilà queje passais devant toi sans te reconnaître tant tu me paraissais petit et pourtant c'est bien toi qui nous menais au jardin de la Croix-Rousse...
(Montée des carmélites, 2010)
Escaliers aux secrets qui vous mènent à leur gré, véritables labyrinthes que seul, un monde parallèle en est l'initié...
(Traboule de la Croix-Rouuse, 2010)
Escaliers cachés au fond de quelques immeubles qui s'envolent entrelacés d'arabesques vers de nouvelles histoires...
(dans mon ancien quartier,2010)
Les marches du temps ont fait leur halte, attendant qu'un de ces petits d'homme enfin revienne... Mais comme elles ont été rapides à gravir ces marches!, tellement rapides! Il y eu un temps où trois petits d'homme n'en voyaient pas la fin pour arriver jusqu'au jardin ...
(jardin des Chartreux,1995)
Et puis, et puis, tous ces escaliers qui se cachent au fond de ruelles anonymes, dissimulant leur sommet, vous murmurant que peut-être leurs dernières marchent mènent aux portes du ciel...
(Ruelle Punaise dans le vieux Lyon 2010)
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Par Geno756 le 14 Août 2014 à 23:45
3 petits d'homme viennent de quitter le 14 rue Bouteille. Ils vont jouer au jardin des Chartreux. La grande soeur connaît le chemin par coeur et peut ainsi s'y rendre comme une "grande". Vite fait de passer devant chez la crémière, longer la rue Touret, ignorer la grande école, ignorer l'immeuble qui un jour sera décoré d'une gigantesque fresque représentant les plus illustres lyonnais et enfin arriver quai Saint Vincent. Leur trajet semble long jusqu'à l'impasse Gonin et encore plus long lorsqu'ils entament la montée jusqu'au jardin...
(impasse Gonin, photo prise en 2010)
Ah, ces arbres immenses! Les petits d'homme n'avaient rien à craindre du soleil qui se faisait terrible certains jours car les branches se rejoignaient, formant une défense invincible aux rayons et leur offrant la plus sûre des protections.
C'est une belle journée où les oiseaux les accompagnent de leur chant. Il faudra bien des années avant que la grande soeur mette un nom sur ces oiseaux, des années avant qu'un chant, lors d'une autre promenade solitaire et qu'alors, y prêtant cas, le flou de sa mémoire se dissipe et la transporte au jardin des Chartreux. Les merles étaient les compagnons de ce jour de sortie.(photo prise en 1995)
(photo prise en 2010)
Le jardin a plusieurs paliers. Eux, doivent s'arrêter au 1er. Interdit d'aller plus haut. La grande soeur, un jour ira s'aventurer jusqu'au dernier. Elle reviendra très vite à celui qu'elle appelle "le petit jardin" car il est dans un enclos et ce qu'elle découvre avec celui du haut, c'est qu'on n'en voit pas les limites et qu'en plus, une route le borde.
Les 3 petits d'hommes n'ont pas de compagnons de jeux. Ils n'en éprouvent pas l'utilité, ils ont l'habitude de jouer ensemble... et puis, et puis... tous ces autres enfants vêtus endimanchés n'ont rien de commun avec eux qui sont venus pour jouer et qu'on a vêtus en conséquence pour leur permettre de se salir le cas échéant. Alors, ils sont libre de leurs mouvements, libre de s'asseoir à même le sol, grimper , sauter, tomber, se traîner... bref, toute la panoplie de la liberté.(le jardin du haut, photo 2010)
(photo 2010)
Epilogue: il est des lieux qui s'évanouissent avec l'enfance...le jardin du bas ou "petit jardin" n'est plus accessible, le voici devenu privé pour une autre utilité.
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Par Geno756 le 13 Août 2014 à 19:15
Elle a fini par revenir mais tant d'années se sont écoulées que l'angoisse l'étreint à l'idée que tout ait disparu.Disparu le quartier de son enfance? Elle n'ose y croire mais 30 ans... 30 ans c'est si long et si court pourtant sur l'échelle du temps.
Sauront-ils se reconnaître elle et lui?
Elle a longé les quais de la Saône et soupir...soupir de soulagement, la passerelle St Vincent est toujours là, cette passerelle cause d'angoisse lorsqu'il fallait la traverser, cette angoisse du fleuve sous ses pieds ...image fugitive car voici lui faisant face son quartier et l'école en pleine ligne... son école!
Surprise, elle découvre son entrée qui a changé de place. La rue Touret qui faisait face au bâtiment et donnait directement vers son habitation est maintenant une impasse réduite de moitié et a supprimé l'entrée d'origine...
Déroutée par ce changement, elle s'approche...( ploto prise en 1995)
...elle se colle à la grille.
Pourquoi les cours de notre enfance nous paraissent si immenses, si longues à parcourir d'un bout à l'autre alors qu'un jour, les voilà à nos yeux si réduites?
Mais les yeux voilent la réalité et...
"Passez pompons les carillons
Les portes sont ouvertes
Passez pompons les carillons
Les portes sont fermées
AAAAAAAAAAA...clef!"
La petite fille dans la longue chaîne que forme ses compagnes attend avec impatience d'être enfermée dans ce pont que forment deux autres petites filles.
Elle attend, elle attend, passe et repasse sous le pont.
Oh, ne pas être la dernière choisie, pas la dernière.
" Passez pompons les carillons...'
La chaîne est longue, le temps est long, si long!
"AAAAAAAAA.....clef!"
C'est son tour, elle est émue, si émue qu'elle ne pense plus à regarder, compter celles qui restent...si elle est dans les dernières ou encore au milieu.
" Alors tu choisis quoi?"
Oui, au fait, elle choisit quoi? Car maintenant son choix décidera de laquelle des deux petites filles elle sera le défendeur.
Peu lui importe, elle choisit au hasard l'un des deux mots que les années ont envolé, dissipé...elle avait été enfin choisie...
"Passez pompons les carillons..."
Les voix s'éloignent, les petites filles s'évanouissent doucement des lieux et l'univers aussi lentement reprend forme...(ploto prise en 2010)
(photo prise en 2010)
Je suis revenue deux fois à Lyon sur les pas de mon enfance avec beaucoup d'émotion car le quartier n'a pour l'instant que peu changé.
(mon école maternelle, photo en 1995)
(école du petit frère, époque où les classes n'étaient pas mixtes, photo prise en 1995)
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