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Par Geno756 le 13 Novembre 2014 à 23:02
Absente ces derniers jours pour cause de visite de mon amie de longue date et aussi d'un pont que je n'ai pas fait d'ailleurs mais qui m'a greffé des heures en plus dans mon planning aussi le soir plutôt sur les rotules.
La télé, les journaux, les livres nous plongent en ce moment dans la commémoration du centenaire de la Grande Guerre et non, et non je n'ai pas de souvenirs à apporter d'un parent qui aurait pu la vivre. Je n'ai pas connu mes arrière-grands-parents , des arrière-grands-oncles...enfin toute cette génération d'alors qui était au front
Pourtant la génération de mon grand- père paternel en est bien touchée même si elle n'est pas dans les tranchées
Il était né en 1906 et voici que son enfance et le début de son adolescencese se déroulent dans des années d'horreur, de tuerie alors que doit se vivre une si belle période...8 ans quand elle débute, 12 ans quand elle se termine...
Quelques années plus tard, le voici père de famille et une autre guerre en route et cette fois ci il est dans le rang des mobilisés.2 photos de cette période de mobilisation. Ma grand-mère avait -elle peur de ne pas le reconnaître pour y mettre deux croix sur lui? La photo a bien souffert et l'année est presque effacée.
2 photos qui renvoient à une courte période où la France était mobilisée avant l'armistice en 1940...
Pour lui, ce sera le retour "en entier" dans son foyer.
Mais j'ai un autre grand-père, mon grand-père maternel et si pour lui aussi la Grande Guerre ne l'a pas vu au front, il a vécu aussi pire. Il était né à Ismir en Turquie et il avait alors ce " grand tort" d'être arménien lui , sa famille et tant d'autres. Je ne l'ai jamais entendu parler de ce qu'il avait pu vivre ou voir et même si j'aurais aimé en apprendre plus, je n'ai jamais osé lui poser des questions pour le peu que je l'ai connu...Mon grand -père maternel.
De parler d'eux ce soir c'est leur conserver ce passé douleureux qu'on voudrait à jamais ne connaître aujourd'hui.
C'est ne pas oublier ...et ni les oublier.
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Par Geno756 le 23 Octobre 2014 à 23:47
Pas d’escaliers qui craquent sous mes pas, pas d’araignées pour garder l’antre aux souvenirs mais l’échelle de meunier si difficile à descendre de la trappe. Les marches sont gravies et le lanterneau m’accueille en éclairant timidement cet univers en sommeil.
Et la magie opère... l'antre m'enveloppe, me transporte vers les chers endormis.
Oh greniers où dorment nos souvenirs ! Par une quelconque journée, nous sommes venus déposer des objets inutiles à notre quotidien et vous souriez devant vos lourdes étagères si encombrées, vous doutant qu’un jour, une des âmes de la famille s’attardera sur chaque objet, rêvera devant eux, se remémorera des jours anciens… des jours heureux…
Les enfants ont quitté le nid depuis longtemps, volant vers d'autres horizons, quittant leur petit univers douillet sans pour autant le bannir.Ici, le bateau qu'un grand père a construit pour le petit fils chéri. Il attend le retour de l'enfant car il sait, il sent qu'un jour il reviendra.
La mallette de son frère, elle, garde jalousement les lettres de son adolescence qu'il n'a jamais détruites...Quand au frère aîné, ne sera t-il pas surpris de retrouver son robot né avant Goldorak, qui a survécu à ses brutalités même s'il ne peut plus se transformer en fusil?
Et j'ouvre des cartons. Ici, les peluches les plus chères à leur coeur, sont précieusement conservées. Elles étaient les compagnes de leurs nuits, les veillant et les rassurant dans l'obscurité de leur chambre.
Eux seuls, en les retrouvant sauront revivre ces souvenirs de tendresse...Il n'y avait pas d'internet, la télé n'était pas encore en non stop et lorsqu'on est un tout jeune couple avec un bébé, on se réunissait entre amis et le Monopoly était le roi de nos soirées.
Je souris en les revivant. On se disputait " la rue de la Paix", on se disputait pour être le gardien de la banque et on faisait des crédits à n'en plus finir. Parfois on ne voyait plus le temps filer, le weekend la nuit était non stop et les bébés nous rappelaient à l'ordre...
La boîte est là, même si on n'y joue plus mais l'amie qui partageait ces soirées, elle, est toujours dans ma vie malgré les kms qui nous séparent et cela depuis 40 ans.
Non, je ne pourrais pas me débarrasser de ce jeu. Il est le souvenir impérissable de ces jours si heureux.J'ai éteint la lumière et laissé le lanterneau reprendre ses droits. J'étais venu pour remiser les ventilos mais ils étaient si tentants ces cartons dont certains bien distincts avec le nom des enfants, avec des attibutions...livres, vieux papiers, vaisselles, Noël, photos et d'autres anonymes pour l'instant car fourre tout.
Ils sont beaux les greniers dans nos maisons. C'est un plein d'émotions et un plein de tendresse...
3 commentaires -
Par Geno756 le 20 Septembre 2014 à 23:50
La petite fille qui a passé la porte cochère pour se rendre à son école à l'angle de sa rue sautille sur les pavés en ayant soin que ses petits pieds ne débordent pas sur chacun d'eux: "ne-pas-mar-cher-sur-les-traits!" se dit-elle dans ses sautillements. Un toc qu'elle a pris et qui lui fait penser que si elle déroge à cette règle imposée, quelque malheur pouvait se produire. Un toc qui partira avec l'âge...quand l'âge aura fait disparaître fées, ogre et grand méchant loup.
Mr. Maurin est devant son épicerie et comme chaque matin il balaie le devant de sa boutique...(Devant l'épicerie de mr. Maurin,1995)
" Bonjour petite!"
Mr. Maurin porte une grande blouse. Est-elle bleu marine ou noire? Difficile à dire tant les souvenirs anciens remontent en noir et blanc pour je ne sais quelle raison.
La petite fille fait toujours les courses du jour chez lui, seul épicier dans cette rue Bouteille. Un jour, le filet de provisions à la main, une drôle d'idée lui est passée par la tête... et si pour aller chez lui elle marchait à reculons? Bien mal lui en prit car elle n'avait pas vu la fin du trottoir et fera une belle chute. Mr. Maurin était sorti de la boutique sûrement aux cris de la petite.
_ Tu t'es fait mal?
Cramoisie, honteuse, elle avait préféré nier le contraire.
Elle aimait sa petite rue et son univers qui ne bougeait pas. Elle aimait beaucoup s'arrêter devant cet atelier dont la façade était semblable à celle de mr. Maurin...elle appuyait presque son nez sur la vitre opaque d'être si sale, si poussiéreuse pour regarder les ouvriers travailler à elle ne savait quoi, mais surtout elle aimait lire ce poème qui y était collé. " La prière du chien" était son titre.
Et la petite fille restait bien pensive à chaque fois.
"Alors les chiens aussi doivent faire leur prière?" Pourtant elle ne les voyait pas le dimanche à l'église. Elle était restée avec cette interrogation, n'ayant jamais demandé des explications et se forgeant elle même parfois ses réponses.
Cette petite rue était une ville à elle toute seule, avec sa crémière où on lui prenait le lait frais et les oeufs, sa boulangère et "les petits vieux" comme on les appelait qui eux, vendaient les journaux dans une minuscule boutique où revues, livres, papiers étaient épars sur le sol faute d'étagères suffisantes.
On n'avait pas grand chose de plus à demander car derrière notre rue, les halles de la Martinière fournissaient le reste du quotidien et pour des achats plus importants et occasionnels il y avait le Grand Bazar qui émerveillait la petite fille au moment de Noël de tant de joujous.(devant la boulangerie de la rue Bouteille en 1995 avec les gones)
(la même boulangerie en 2010)
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