• Demain c'est décidé, je finis à 15h 30 et dès mon retour à la maison, via le grenier pour descendre les cartons des décos de Noël. Je vais au moins commencer le sapin. Même si les enfants ne seront là que le jour du réveillon, j'ai hate de préparer ces fêtes.
    Noël reste magique malgré le commerce qui s'est imposé au fil du temps. Je n'y ai que des bons souvenirs. Bien sûr la famille n'est pas entièrement réunie, seuls les enfants réussisent à venir mais nous sommes tous présents par la pensée.
    J'ai le souvenir où chaque année, lorsque j'habitais Toulouse, j'emmenais les enfants en ville, admirer les décos et surtout les faire photographier à l'âge des croyances, avec le Père Noël.

    (en 1979, mon fils aîné)

      

    (en 1985, au même âge, le second)
    La 1ère fois où il verra le Père Noël lors d'une distribution de joujoux sur mon ancien lieu de travail, il poussera des hurlements de terreur tant ce barbu l'avait impressionné.

    Et chaque année, à la maison, c'était le sapin, sapin qui changeait, devenant plus garni car les décos s'ajoutaient pour aujourd'hui occuper plusieurs cartons.
    Une année , j'avais eu la riche idée d'en prendre au chocolat...chose que je n'ai plus recommencé.
    Chaque année, je mettais dans cette période  un 33 tours de chants de Noël interprétés  par des voix angéliques. J'aimais beaucoup ce disque et je le ressortais avec enthousiasme pour cette période.
    Mais une année...horreur!  J'ai sorti le disque de sa pochette et là, je vois qu'on l'avait découpé comme un camembert...
    Mes angelots se doutant qu'ils auraient droit pendant plusieurs jours aux sempiternels chants avaient donc décidé d'y mettre fin...
    Et on dit que la musique adoucit les moeurs...
    Aujourd'hui, c'est un CD qui remplace le 33 tours... et je le passe  tant que les enfants ne sont pas là.

    (L'aîné en 1975)

    (Le second en 1981, au même âge)

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  • La vie défile vite comme un train devant des paysages, des villes avec leur arrêt plus ou moins long… elles semblent si peu lointaines ces haltes…la rue Bouteille, la route d’Albi, le presbytère de ce petit village, Blagnac, Toulouse, Lyon… Mais la nostalgie ne se veut pas triste et le petit d’homme qui y livre ses souvenirs sera un jour bien heureux d’entrer dans le monde des « adultes ». A son tour d’avoir des petits d’homme… 2 blondinets à 6 ans d’écart , 2 diablotins à l’apparence angélique. L’aîné que l’on surnommera pendant des années « Caliméro » puis « le busard puis Peter Pan au fur et à mesure de ses métamorphoses. Et le second surnommé « la puce », surnom qu’il garde encore à 34 ans.
    L’aîné est un amoureux des bêtes que toute seule, Vickie, le cocker, ne peut combler. Aussi, dans la nature, il récupère toute sorte d’insectes qu’il s’empresse d’engouffrer dans ses poches de chemisettes ou de pantalons à la grande frayeur de sa génitrice lorsque qu’elle vide les vêtements de ces cadavres qui bien sûr n’ont pas survécu à ce traitement « amoureux ». Le plus terrible sera le jour où un canari, échappé dans le lotissement aura le malheur de se poser dans cette maison du bonheur
    - oh, je le veux, je le veux !
    -tu feras attention à lui ?
    -Oui, oui !
    Faiblesse maternelle qui cède. Ce jour là, elle prépare le repas, son amie de toujours est venue pour la soirée. Et tout le monde se retrouve pour passer à table.
    - Et ton canari ?
    -Il dort.
    -Il dort ? Où ?
    Et là, il repart pour revenir avec une grosse boîte d’allumettes. Horrifiées, elles le voient ouvrir non sans peine la boîte et constater la mort de la pauvre bête dont il avait pris la peine de lui faire un lit avec du coton.
    -Assassin ! sera le cri de l’amie.

    Eternel recommencement!

     L'angélique "Caliméro"


    Il aura sa période mystique et c’est à Lourdes qu’il en fera la démonstration. Au moment de remplir la bouteille d’eau bénite, voici qu’il vient vers la famille, la bouche pleine d’herbe.
    -Mais il est fou !
    - Elle l’a fait Bernadette, elle l’a fait ! Et un regard noir comme un chien à qui on voudrait enlever son os dissuadait de le faire cracher
    -D’où il sait ça ?
    - C’est écrit là!
    Il est vrai que personne n’avait fait cas des paroles de la Vierge inscrites dans le lieu.
    Les repas ne sont pas tristes, les deux frères se disputent pour le verre qui a le décalcomanie du moment, aussi le plus rapide s’empressera d’y cracher dedans pour être sûr que l'autre ne lui prendra pas.

    (Toujours "Calimero" dans un jardin en Espagne)

    La Puce, elle, prend sa mère pour la poubelle de table…la peau de saucisson, la croûte d’une tarte, l’os soigneusement rongé , un morceau mastiqué qu'il n'aura pas réussi à avaler iront directement dans l assiette de sa mamoune…il ne supporte pas la vue de ses déchets
    Il faudra aussi lui faire comprendre que Vickie la chienne, elle, elle ne peut pas aller aux toilettes alors qu’il cesse de faire ses besoins dans le jardin.
     La Puce a de la fièvre pour un oui, pour un non. La mauvaise note à l’école, le cahier qu’il ne trouve plus…c’est la fin du monde à chaque fois.
    Il fera des jolies factures de téléphone en période de Noël rien que pour
    discuter avec le Père Noël quand les parents ont le dos tourné.
    Il est le 1er à se précipiter sur le téléphone quand il l’entend et suivant la personne qui est au bout du fil on l’entendra dire :
    -Le numéro que vous avez demandé n’existe plus !Et il raccroche.
    Et oui, il a ses têtes.

    La "Puce"

    Le temps a passé et avec eux leur naïveté...il y aurait tant à raconter encore sur leur insouciance.

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  • C'est en voulant voir sur Google Maps  ce lieu qui était notifié  sur la feuille de démobilisation en 1940 de  mon grand-père que me voila ensuite entraînée à revoir une ancienne habitation  dans laquelle nous avions vécu entre 1967 et 1968.
    Cette année 1967 après avoir vécu une année dans la maison de campagne de mes grands- parents arméniens, nous allions aménager sur Toulouse dans un logement de fonction. Un appartement de 4 pièces situé au dessus des bureaux d'une entreprise de messagerie routière.  Bien sûr que nous étions bien mieux logés qu'à Lyon  mais pour le confort il restait encore à voir car je me souviens que la salle de bains n'avait pas de douche et si la cuvette avait disparu, un lavabo la remplaçait . Petit à petit on commençait à avoir quelques meubles car pour Lyon, l'appart était un meublé mais encore cette année là, nous dormions dans la même chambre avec le petit frère et la petite soeur et dans le même lit.
    Mais j'ai le souvenir d'un radiateur électrique dans cette chambre qui me gonflait de bonheur quand l'hiver était arrivé par cette chaleur qui nous cocoonait.
    J'ai le souvenir où le soir dans cette chambre avant que l'on s'endorme, je prenais un livre pour leur raconter une histoire.
    J'ai le souvenir où, un jour , nous avions gardé un oeuf frais vendu par la crémière et que nous avions donné à couver à une poule naine dont j'ai perdu le nom et  le poussin qui avait réussi à naître deviendra plus tard une énorme poule blanche que la petite soeur cajolait amoureusement.
    J'ai le souvenir de cette bande de copains et copines dévalant la route d'Albi pour venir me chercher afin de jouer...comme des gosses que nous étions.
    J'ai le souvenir des évènements de mai 68 et de ce comité de travailleurs exigeant que le portail soit fermé, que l'on refuse de faire entrer les camions sinon ils viendraient tout casser.
    J'ai le souvenir de cette cabane qui se trouvait tout au fond du parking, après les quais de déchargement où nous jouions tous les trois ensemble avec cette vue qui donnait sur le chemin de fer...
    Et j'ai le souvenir où bravant les interdits , on s'aventurait sur le chemin de fer, longeant la voie et regardant avec envie les trains passer.

    Mais aujourd'hui, j'ai découvert ceci...

    Une page qui se tourne définitivement...

    C'est une autre entreprise qui avait pris la suite et aujourd'hui voila qu'elle aussi disparaît et que la démolition est en route.

    Une page qui se tourne définitivement...

    La 1ère fenêtre que l'on voit sur le coté était la fenêtre de notre chambre. Le numéro a totalement disparu ainsi que l'appellation de la route pour lui en donner une autre qui n'a plus rien à voir avec l'ancienne.
    Heureusement que les souvenirs restent  car de voir ainsi disparaître ce qui a fait notre vie c'est comme si déjà nous n'existions plus...

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