De reprendre ces livres , je me replonge vers des passages, des chapitres qui m'avaient attirés...parfois aussi, un peu de désillusion pour ne pas y retrouver l'émotion vécue lors de la  1ère lecture mais étonnée de ne pas avoir été sensible  à ce moment là devant telle scène ou de certains vers de l'auteur. Les années qui passent modèlent sûrement les sentiments, la naïveté ou l'innocence de l'âme...

Oh, je serais bien prétentieuse d'en faire une analyse, bien trop difficile... pour moi, les mots seuls, comptent. Juste ce qu'ils transmettrent en émotion.
Ce vieux livre possède une partie biographie, le reste est  un long poème de Lamartine:  le journal d'un prêtre qui va vivre un amour platonique .
Et dans ce long poème , Lamartine déploie une grande sensibilité  devant la nature. Nombreux sont  les vers qui magnifient ces lieux que foule Jocelyn.

La fratrie Brontë me laisse admirative devant ce génie littéraire que dés l'enfance ils possédaient...

Sans conteste, il aurait pu être le génie de cette famille...d'ailleurs elle en avait l'espoir mais  l'enfant  et l'adolescent qui avait une imagination si féconde, créant ce monde de Gondal et d'Angria en vers et en proses avec ses soeurs, une telle dépense de lui même pour décrire la vie et amours de ses personnages imaginaires qu'à l'âge de 21 ans toute source d'invention était tarie en lui.
Ecorché vif, on peut le sentir à travers ses poèmes si noirs . D'ailleurs il est dit de lui qu'il est un piètre poète et n'arrive pas à percer. L'humiliation aussi de voir ses soeurs elles, réussir. Fragile à cause de ses sentiments, il crée le scandale avec une liaison adultérienne et cette déception sentimentale qui va suivre le plongera dans le désespoir, adepte du laudanum, alcoolique, tout ceci l'entraine vers la déchéance totale. Il mourra comme ses soeurs assez jeune(1817-1848) , de la tuberculose. En attendant, Daphné Du Maurier nous fait vivre comme des témoins invisibles , cette si brève vie en vivant son enfance   l'écoutant déclamer ses vers,  partageant ses rêves, ses pleurs, ses angoisses...oui, nous sommes transportés dans son monde infernal.

Elle aussi a ses démons...forte et tellement sensible. J'aime bien avoir affaire à de vieux livres. Aujourd'hui, on a découvert tant d'autres documents sur cette famille que les biographies analysent trop les personnages
La vie d'Emily est de bonne heure rythmée par les taches ménagères, mais la part est belle pour les études même si elle a quitté l'école à 6 ans. La fratrie étudie à la maison. Ils ont tous le goût pour l'étude et l'art n'est pas négligé aussi, chacun apprend à jouer d'un instrument, à peindre, à dessiner.

Le sujet de cette année 2015 n'a rien à voir avec ces recueils, juste faire découvrir que ma bibliothèque possède quelques poètes  comme Jacques Brel dont j'avais consacré une page sur ce blog
En voici d'autres. Ce soir juste leurs poèmes. Demain, d'autres dont je possède la biographie.

Le plus ancien qui date de mon adolescence. Les goûts changent avec le temps mais , en le feuilletant, j'en ai trouvé quelques-uns qui encore m'attendrissaient...

Et sur mon bureau, j'ai ces 4 petits livrets dans un coffret, cadeau de mon frère aîné...

Mais aujourd'hui, j'ai plaisir à lire et relire ces 2 auteurs...

Et voici Emile Nelligan; poète québécois. "Coupable de poésie" comme il se disait. Ecorché vif, une carrière  et une gloire fulgurantes puisque interné  dans un asile à même pas 20 ans. Il laisse près de 170 poèmes écrits entre ses 16 et 19ans avec pour thèmes recurrents la nostalgie de l'enfance, la musique, la folie, la mort et la religion.
Aujourd'hui, il est considéré comme le plus grand poète de son pays, des écoles, des prix portent son nom.
Il est sûr que son génie précoce et le fait d'avoir disparu si tôt de la société par son internement ajoutent à en faire un mythe...

  Ce recueil j'ai pu le trouver il y a quelques années sur Ebay car édité au Canada, pas moyen d'en trouver en France. Peut-être n'est-ce plus le cas aujourd'hui, beaucoup le découvre et en parle sur leur site perso.

Un autre livre de Marie de Palet:" La demoiselle".

J'avoue que dans ceux que j'ai pu lire de Marie de Palet, c'est peut-être à présent celui qui  m'a le moins accroché.
Mais j'ai aimé retrouver dans ces lignes le travail de la terre et surprise, j'apprends toujours un peu plus sur ce monde rural comme cette hiérarchie que je découvre lors de la moisson car dans ce monde chacun a sa place avec son propre statut:
"Parmi les travailleurs des champs, les moissonneurs étaient des gens spéciaux, encore mieux vus que les faucheurs qui, pourtant, étaient respectés. Ils bénéficiaient du respect quasi sacré des paysans pour le blé qui les nourrissait. Ils en étaient les prêtres et, comme tels, vénérés partout où ils allaient... Avec les journaliers, qui moissonnaient tout l'été en allant de ferme en ferme, se trouvaient des gens du pays venus aider un ami ou payer une dette (...) (source: page 73 du livre)
les lieuses, elles, se recrutaient dans le voisinage ou chez les servantes des amis. Celles qui venaient des villages étaient surtout  des filles pauvres qui rendaient en travaillant le blé donné aux parents, les labours impayés ou la paire de boeufs empruntée. Quelques-unes cherchaient à gagner quelque argent pour faire bouillir la marmite ou se payer un trousseau." (Source: page 74 du livre).

C'est ce genre de passage que j'adore lire et découvrir dans ces romans du terroir.

 Résumé sur la 4ème de couverture. L'histoire pourrait être semblable à  d'autres  vécues aujourd'hui...  la jeune fille amoureuse et la belle garce qui vient contrarier tout cela.
Mais derrière, on retrouve ces lois paysannes où règne la caste sociale comme le domestique qui ne devrait pas épouser la fille de ses maîtres.
Derrière aussi, il y a les beaux paysages si bien décrits.
Et derrière enfin, on retrouve cette autorité du patriarche qui n'accepte aucune rébellion, aucun commentaires sur ses décisions et puis toujours ces femmes travaillant laborieusement avec leurs qualités  et leurs défauts, chacune défendant leur territoire, leur rang .
Tout ceci en fait un livre plaisant à lire.

Je vous dis à demain car ce soir sommes de sortie, alors douce soirée à tous.