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Par Geno756 le 3 Mars 2016 à 22:15
C'est donc vers mes 14 ans que je découvrais Suyin. Période ado, les années 70, des films qui marquent comme Love Story...bref, du romantisme pleins les yeux et le coeur.
Je découvre un monde inconnu, ce monde de la Chine en pleine mutation. Tout un monde de personnages tels les missionnaires chrétiens, les jeunes communistes, les vieux chinois eux anti communistes, les réfugiés, les étrangers, tout un monde que Suyin a pu suivre, rencontrer, analyser, se forgeant ses propres convictions et qui annonce un bouleversement total dans ce pays. Je découvre à travers ses écrits des scènes que je ne pensais pas exister. Je voyais ce monde avec l'exotisme du charme des pagodes, des coiffures et vêtements où je voyais les chinoises telles des reines, les beaux jardins et leurs lotus...Suyin ouvre mes yeux sur une autre réalité ...Il a bien souffert ce livre d'avoir été lu et relu. A l’intérieur j'ai noté: acheté à l'Indépendant, Villefranche de Lauragais; 16 octobre 1973. Car vrai lorsque j'ai du le rendre, je m'étais promis dès que possible j'irai me l'acheter. Et depuis il ne m'a jamais quitté. Alors bien sûr que l'atout principal de ce livre fut l'histoire d'amour entre Han Suyin et Ian Morrison qu'elle appelle Marc dans son livre (livre édité en 1952, on peut comprendre).
Résumé:Multiple splendeur reste un des plus beaux romans de notre époque. Très largement autobiographique, il se situe à Hong Kong où se rencontrent Marc et Suyin. Tout devrait les séparer : il est anglais, elle est eurasienne. Journaliste, il parcourt le monde. Médecin, elle souhaite se fixer en Chine. Enfin, il est marié. Mais entre eux, c'est la passion, la flamme, la multiple splendeur de l'amour que Han Suyin sait dire avec une beauté de sentiment et de style, une poésie incomparables.
Avec pour toile de fond Hong Kong d'abord, sa foule bigarrée, ses personnages hauts en couleur, leurs secrets, leurs aventures. Puis la Chine en pleine transformation, en plein bouleversement révolutionnaire où Han Suyin va retrouver ses vraies racines, sa famille chinoise, son peuple. Car Multiple splendeur est aussi une extraordinaire peinture de cette Asie de l'après guerre où se sont affrontés les nostalgiques du "bon vieux temps" et ceux qui le méprisaient, oeuvrant pour que l'Asie s'en détache et se reconstruise sur des bases entièrement nouvelles.
Mais, au premier plan, il y a l'amour de Marc et Suyin, une union parfaite, douée, au-delà de sa fin tragique, d'une qualité impérissable.L'histoire ne va pas s'achever sur un "Happy end" le résumé nous le fait comprendre, Ian Morisson va mourir en 1950 pendant la guerre de Corée. Il est l'un des premiers journalistes tué dans cette guerre.
Hommage vibrant comme seules les plus grandes douleurs savent l'exprimer...
Puis voilà que la télé à cette époque nous passera le film "la colline de l'adieu" et bien sûr mes cahiers d'écolier vont récupérer les photos sur le Télé Poche...
Jennifer Jones pouvait rivaliser en beauté avec Han Suyin dont j'ai pu voir des photos d'elle jeunette sur la toile.
Les dernières lignes du livre si belles, restent l'un de mes passages préférés:
Regarde! dit l'enfant. Regarde!" Dressée un moment sur la pointe des pieds, j'avais tenté de saisir le Ciel avec mes mains? "Regarde!" Dans mes mains vides et ensorcelées, je tiens un trésor fabuleux: le vide immense du Ciel, la vacuité de l'espace et la magie des barques du temps. Vois comme cela m'a transformée: je suis à présent couronnée de néant, enveloppée d'absence, trônant sur rien, impératrice de cette gloire excessive: la splendeur et la richesse de l'amour et de la mort.
Je m'assieds et je rêve comme si...
Comme si mon rêve était réalité. Car maintenant, pareille à Marc, je ne sais plus ce qu'est la réalité et ce qu'est le rêve.Et si c'est un rêve, c'est alors que j'ai fait un rêve merveilleux pour m'abriter de la nuit, et même le souffle du ciel peut le faire envoler.
J'ai fait un rêve merveilleux. J'ai rêvé de la vie et de l'amour et de la mort, du rire et des larmes, du bien et du mal, et de toutes ces choses qui sont égales sous le Ciel qui égalise toutes choses.
Un rêve merveilleux, ma multiple splendeur.
(A suivre encore sur cette auteure)
1 commentaire -
Par Geno756 le 2 Mars 2016 à 22:32
Pas beaucoup de temps en ce moment pour tenir à jour mon blog, alors je reprends des lectures anciennes pour vous les faire partager. J'ai connu Han Suyin en pleine adolescence grâce à l'institutrice du petit village où nous vivions. Cette dernière voyant le goût de la famille pour la lecture nous prêtait gentiment ses livres. Son amour de la Chine où elle y avait fait plusieurs voyages nous fera découvrir cette auteur.
Tirée de la 4ème de couverture de sa biographie "Fleur de soleil" voici sa présentation: Née en 1917 d'une mère belge et d'un père chinois, partagée entre 2 cultures, Han Suyin n'a jamais voulu choisir entre l'une ou l'autre. Toute la richesse de sa vie de femme et d'écrivain vient de cette double éducation. Son enfance à Pékin, sa vocation de médecin, ses mariages successifs, sa fidélité à la Chine malgré sa vie européenne, ses engagements politiques, sa célébrité... C'est ce destin pas comme les autres qu'à choisi de raconter ici Han Suyin. Elle s'est voulue universelle, indépendante, femme libre dans un monde hostile. Elle a réussi son ambition: conquérir sa vie.Ce livre date de 1989 Depuis elle nous a quittés le 2 novembre 1912 quelques mois après un autre auteur que j'aimais bien: Robert Sabatier.
Ses dernières années il n'était pas possible de lui écrire, j'avais tenté après de nombreuses recherches où j'avais pu trouver une de ses connaissances, celle ci précisait qu'elle refusait toute rencontre, tout courrier et qu'elle n'écoutait plus la radio, ne lisait plus les journaux. Il semble que le monde d'aujourd'hui ne l’intéressait plus ... ou bien ce qu'il était devenu l'avait déçue.
A demain pour vous présenter le 1er livre que j'ai lu d'elle et en parler un peu plus.
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Par Geno756 le 2 Juin 2015 à 23:51
Voici un livre qui nous fait revivre tout en étant régionaliste, une période de la Révolution . Tout ceci se passe à Verdun avec pour héroïne la petite Louison née en 1777 d'un père cordonnier et d'une mère qui se loue comme cuisinière, servante ou repasseuse suivant l'offre. Une vie simple et heureuse où toujours le travail prime.
Mais les bruits qui leur arrivent de Paris par les camelots, déjà font entendre les canons de la Révolution. Puis l'escalade avec cette guerre entre la France et la Prusse.Je ne connaissais pas ce fait historique sur l'affaire des vierges de Verdun que l'auteur va insérer dans son roman et y mêler Louison parmi ces malheureuses. Car bien injustement, comme d'ailleurs tant de procès à cette époque où des innocents étaient conduits à l'échafaud ,les vierges de Verdun ont été déclarées traîtres à la patrie et seules, 2 jeunes filles seront épargnées pour leur jeune âge.
Encore un livre passionnant avec cette vie rurale, ces petits métiers simples que nous voyons aujourd'hui peu à peu disparaître. Ici se mêle une sombre période de la France avec ses partisans, ceux qui ne supportent plus l'inégalité des classes entre autres et ses détracteurs, ceux qui voudraient que leur monde ne change pas ...
Henriette Bernier est née en 1937 dans la Meuse, de parents paysans. Après avoir passé son diplôme à l'Ecole Normale de Bar-le-Duc, elle devient institutrice puis professeur de collège dans la Meuse, en coopération en Algérie et en Côte d'Ivoire, et enfin dans la Marne. Depuis qu'elle a pris sa retraite anticipée en 1989, elle se consacre entièrement à l'écriture. Depuis 1996, Henriette Bernier vit à Bantheville, petit village meusien, entourée de ses enfants et de ses trois passions : la nature, les chats et Léo Ferré. (Source: Babelio)
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